Au mois d’avril dernier, deux ouvrages de la collection Patrimoine en mouvement dirigée par l’IPAC ont été publiés aux Presses de l’Université Laval (PUL). Il s’agit de l’ouvrage « L’esclavage en Haïti. Entrecroisement des mémoires et enjeux de la patrimonialisation » écrit par Jean Ronald Augustin, doctorant en ethnologie et patrimoine diplômé de l’Université Laval et du livre « La maison de la réussite. Dynamiques spatiales et mobilités socioéconomiques au village de Certeze, Roumanie » de Daniela Moisa, également doctorante diplômée en ethnologie et patrimoine et actuellement professeure au département de culture et communication de l’Université de Sudbury. Ces deux anciens membres étudiants de l’IPAC ont respectivement réalisé leurs thèses de doctorat sous la supervision de Laurier Turgeon, membre régulier de l’IPAC et professeur titulaire au département des sciences historiques. Félicitations à Jean Ronald Augustin et Daniela Moisa !
Résumé de l’éditeur :
Les mémoires de l’esclavage sont présentes et continuellement réactualisées en Haïti. Elles sont caractérisées par l’invisibilité des lieux qui les supportent, l’invisibilité de la résistance culturelle et l’invisibilité des conséquences sociales de l’esclavage (la pauvreté, les inégalités). Leur patrimonialisation dépasse le cadre normatif de mise en valeur dans les musées, de création de parcs et de construction de mémorial. Elle dépend des expériences historiques, sociales et culturelles qui sont transmises.
Cet ouvrage met à nu la distorsion entre la mémoire élaborée sur le plan étatique et le travail de mémoire non élaboré réalisé par la population. Après plus de deux siècles d’indépendance d’Haïti, il convient de chercher à comprendre ce qui a marqué, ce qui a été transmis, conservé, rejeté, refoulé, ce qui est mobilisable et mobilisé, dans quelles circonstances et avec quels objectifs. Aujourd’hui, où se situent le souvenir de la souffrance de l’esclavage et l’orgueil d’en avoir triomphé?
Résumé de l’éditeur :
Surnommé le Petit Paris ou le Petit Dallas , le village de Certeze, à la périphérie de la Roumanie et du continent européen, se présente comme le concentré d’une géographie qui bruisse de prestige. Ses habitants, pris dans un va-et-vient entre leur chez-soi et leurs lieux de travail situés aux quatre coins du monde, rivalisent entre eux dans le désir de bâtir la maison de leurs rêves, inspirée des différents pays où ils ont vécu. Appelées « maisons de type occidental », « maisons de la réussite » ou « maisons hautaines », ces constructions représentent, pour leurs propriétaires, la matérialisation d’un processus complexe de perfectionnement et de redéfinition de soi. Dans ce livre, la maison de la réussite de Certeze est la principale clé pour comprendre les dynamiques spatiales et socioéconomiques que connaissent les pays de l’ancien bloc de l’Est depuis l’effondrement du communisme. Elle matérialise visiblement un phénomène profond de redéfinition géoéconomique de ces sociétés par la croissance de la mobilité spatiale et de la migration, ainsi que par la consommation et la mise en marché des biens et des cultures dites « du centre » dans des sociétés considérées comme périphériques.