Appel à communications – 7e Colloque étudiant de l’IPAC (colloque reporté)

*Veuillez noter que, dans le contexte des mandats de grève adoptés par le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval et par certaines associations étudiantes, le comité organisateur a pris la décision de reporter le colloque à une date à déterminer. Nous vous remercions de votre compréhension.

Patrimoine(s) et engagement
7e Colloque étudiant de l’IPAC

Date du colloque : 23 mars 2023 (évènement reporté au 24 mai 2023)
Date limite pour soumettre une proposition : 28 février 2023
Formulaire de candidature

La 7e édition du colloque étudiant de l’IPAC, ayant pour thématique générale Patrimoine(s) et engagement, aura lieu le jeudi 23 mars 2023, en formule hybride, à l’Université Laval et sur Zoom. Le comité organisateur est heureux d’annoncer que Francine Lelièvre, fondatrice puis directrice générale de Pointe-à-Callière jusqu’en 2020, présentera la conférence inaugurale du colloque, avec le soutien de plusieurs partenaires : la Commission de la mémoire franco-québécoise, la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Laval, le CELAT et les Laboratoires d’archéologie de l’Université Laval.

Le secteur patrimonial fait face à un certain nombre de défis contemporains, qui interpellent l’ensemble des acteurs du patrimoine (communautés, pouvoirs publics, institutions, entreprises mécènes, expert-es, cabinets d’architectes spécialisés, conservateur-rices et restaurateur-rices de patrimoines, d’œuvres d’art ou de biens culturels, médiateur-rices, citoyen-nes, etc.). La crise climatique, les catastrophes naturelles, les conflits armés, les dégradations diverses, certains projets d’urbanisme et d’aménagement du territoire et le tourisme non durable mettent par exemple en péril des éléments du patrimoine matériel, immatériel et naturel (UNESCO, 2023). En réponse à ces enjeux d’actualité, les acteurs du patrimoine peuvent manifester leur engagement de diverses manières, que ce soit à l’échelle locale ou globale, au sein des institutions, dans l’espace public ou sur le web, notamment. Leur action peut s’inscrire dans une logique de sauvegarde du patrimoine ou encore dans une démarche visant à faire vivre celui-ci.

L’engagement en faveur du patrimoine culturel peut notamment être décrit comme un investissement moral, physique, professionnel, technique, scientifique, politique, financier ou institutionnel visant à développer des projets et à conserver, restaurer ou mettre en valeur des objets, des lieux ou des pratiques. L’engagement dans l’activité patrimoniale est donc multiforme et dépendra ultimement des acteurs impliqués.

Ce colloque se veut un espace de discussion et de réflexion pour les jeunes chercheur-es et une invitation à questionner la notion d’engagement par et pour le patrimoine. Comment définir le concept d’engagement dans ses rapports avec le processus de patrimonialisation? Quel sens l’engagement peut-il prendre et quelle peut être son utilité? Quelles considérations éthiques, esthétiques ou discursives soulève-t-il? Que signifie s’engager pour les théoricien-nes et les praticien-nes du milieu? L’objet patrimonialisé est-il forcément le fruit d’un quelconque engagement? À quels moyens, outils, procédés, mécanismes conventionnels ou non conventionnels peut-on recourir pour matérialiser un engagement individuel/collectif pour le patrimoine et à quelle(s) fin(s)?

Afin d’orienter la réflexion, trois axes ont été déterminés.

Axe 1. Engagement et politique

La question de l’engagement social et politique en faveur du patrimoine est complexe en ce qu’elle a trait à la relation entre le public et les institutions culturelles et gouvernementales. D’une part, l’engagement est indissociable de l’action citoyenne, qui se révèle notamment par des actes socioculturels et politiques collectifs, en faveur ou en défaveur de projets de politiques publiques dans le domaine culturel. L’engagement peut, d’autre part, s’incarner, du point de vue de l’appareil étatique, dans une législation sur les fouilles archéologiques, la protection des monuments ou des projets de mise en valeur, pour ne nommer que quelques exemples. Les institutions, dont les musées, sont en outre appelées à témoigner de leur engagement, sur le plan environnemental notamment, à travers le développement de pratiques écoresponsables.

L’aval institutionnel est une condition quasi nécessaire au succès des projets patrimoniaux majeurs. Or, si le pouvoir de créer et de valoriser le patrimoine culturel (qu’il soit immobilier, mobilier ou immatériel) demeure l’apanage des élue-es et des acteurs les plus privilégiés, comment s’assurer que les institutions sociales, qui fonctionnent souvent au gré des agendas politiques et des tendances économiques, représentent le mieux possible nos valeurs sociétaires et patrimoniales? Si les communautés locales ou internationales sont appelées à se mobiliser pour la préservation du patrimoine de demain, en quoi et comment devraient-elles être impliquées dans la gestion du patrimoine? Est-ce qu’un modèle de gouvernance patrimonial fondé sur la participation citoyenne (où le public tient lieu de régulateur) est véritablement envisageable au sein d’un tel système institutionnel?

Cet axe s’intéresse donc aux rapports de pouvoir qui gouvernent les relations entre divers acteurs du patrimoine, aux formes de résistance qui s’opèrent et à certaines problématiques qui émergent dans les sphères de la création et de la valorisation du patrimoine.

Axe 2. Engagement dans la recherche et participation des communautés

Dans certaines disciplines, la recherche scientifique consiste à mener un terrain ethnographique, à réaliser des entretiens, à observer, à participer et à analyser les données. Ce travail nécessite un engagement de la part du ou de la chercheur-e ainsi que des individus et des communautés concernés. En sciences du patrimoine, des méthodologies visent à encadrer cette collecte, ce traitement et cette analyse des sources du passé. Pour répondre aux exigences de l’éthique de la recherche, il apparaît désormais fondamental pour le ou la chercheur-e de s’engager à obtenir le consentement préalable, libre et éclairé des communautés et de les impliquer lors des différentes étapes de la recherche.

Aujourd’hui conscient-es de la nécessité de décoloniser les savoirs et les méthodologies, les chercheur-es doivent se questionner, modifier leur perspective et porter un regard critique sur les préjugés hérités d’une époque récente où les paradigmes ethnocentriques influençaient l’interprétation des données et des vues sur le monde. Des biais implicites continuent parfois de se manifester à travers les méthodologies des jeunes chercheur-es, malgré leurs bonnes intentions. L’engagement par la recherche doit donc commencer par une autocritique et une déconstruction des automatismes hérités du passé.

De même, il incombe de se demander, dans le contexte de projets de recherche menés avec les communautés, si nous visons une simple participation ou une vraie collaboration équitable où chaque entité impliquée est respectée et bien (auto)représentée. Ces communautés ont-elles l’autonomie nécessaire pour réaliser leurs recherches ? Il existe actuellement divers outils visant à s’assurer qu’une communauté soit adéquatement engagée dans la procédure de recherche. Mentionnons par exemple le Indigenous Research Level of Engagement Tool développé par l’Université des Premières Nations du Canada. En outre, nous devenons plus conscient-es des traumatismes liés à la suppression et à l’appropriation culturelles. Développer de nouvelles approches collaboratives et transculturelles entre les communautés et les chercheur-es est donc primordial pour la sauvegarde à long terme des patrimoines culturels.

Ainsi, cet axe vise à répondre aux questions suivantes : quelles sont les différentes formes d’engagement du ou de la chercheur-e impliqué-e dans la poursuite d’un projet de recherche qui vise la gestion, la conservation et la transmission du patrimoine culturel? Comment doit se traduire l’engagement du ou de la chercheur-e vis-à-vis du patrimoine culturel des communautés? Où en sommes-nous dans la création et la mise en œuvre de nouvelles approches transculturelles de la recherche et de quelles façons abordons-nous les formes d’altérité qui se révèlent quand deux cultures se rapprochent?

Axe 3. Engagement 2.0

Nous habitons un monde ultraconnecté, dans lequel le recours aux technologies numériques se révèle désormais incontournable. Le domaine patrimonial est également confronté à l’utilisation de ces outils, qui peuvent créer de nouvelles pratiques patrimoniales, par exemple au travers du « patrimoine numérique », ou encore réinterroger les pratiques existantes. Il est ainsi possible d’imaginer que le patrimoine de demain s’appuiera de manière extensive sur ces outils en raison des usages numériques des nouvelles et futures générations (les digital natives).

Ces technologies numériques offrent en effet de nombreuses opportunités afin de faciliter l’accès du public au patrimoine culturel et de lui permettre d’interagir avec ce patrimoine (visites virtuelles et utilisation de la 3D dans les musées, plateformes en ligne permettant d’accéder aux archives numérisées [comme Europeana], utilisation des réseaux sociaux, etc.). Malgré certains défis relatifs au référencement et à la découvrabilité des contenus, le numérique devient un moyen de faciliter l’accès à la connaissance, de la partager, de la faire circuler et permet aux citoyen-nes (et non plus uniquement aux expert-es) d’y contribuer. Ces technologies numériques peuvent donc permettre de réinventer et de renouveler les pratiques patrimoniales, et devenir un moyen de faciliter l’engagement et la participation des communautés vis-à-vis de leur patrimoine culturel, par le biais, par exemple, de « mécanismes participatifs numériques » (ISTASSE, 2017). Les technologies numériques seraient-elles ainsi en mesure de faciliter le passage d’une démocratisation de l’accès à la culture et au patrimoine vers une démocratie patrimoniale qui accorderait une place essentielle à la participation des individus et des communautés? Malgré les nombreuses opportunités offertes, il convient de ne pas oublier, entre autres défis, la fracture numérique persistante qui nuit à la participation à la vie culturelle de certains individus et communautés.

Ce dernier axe vise à interroger de quelle manière les technologies numériques sont utilisées pour faciliter l’identification, la préservation, l’accès, la mise en valeur ou encore la transmission du patrimoine culturel des individus et communautés. Comment redéfinissent-elles la relation entre les individus/les communautés et leur patrimoine culturel? Plus globalement, quels défis et opportunités offrent ces technologies numériques dans le domaine patrimonial lorsqu’on les considère sous le prisme de l’engagement?

Format du colloque

Les présentations du colloque étudiant de l’IPAC se dérouleront lors d’une journée complète, le 23 mars 2023 (évènement reporté). Les conférences seront d’une durée de 20 minutes. Les supports visuels (PowerPoint, Prezi, etc.) sont encouragés. Les propositions en français et en anglais sont bienvenues. Le colloque se tiendra en mode hybride, à l’Université Laval et sur Zoom. La participation en tant qu’auditeur-rice est gratuite.

Modalités de soumission des propositions

Veuillez remplir ce formulaire de candidature et le faire parvenir à l’adresse ipac@ipac.ulaval.ca au plus tard le 28 février 2023. Une réponse vous sera communiquée dans les meilleurs délais. Les propositions reçues sous d’autres formats seront immédiatement retournées pour correction. Il n’est pas nécessaire d’être membre étudiant-e de l’IPAC pour soumettre une proposition.

Le comité organisateur du colloque étudiant
Oumayma Aghzere, candidate à la maîtrise en anthropologie, Université Laval
Ibroihim Said Charafdine, candidat à la maîtrise en développement régional et territorial, UQAR
Ibrahima Cisse, doctorant en muséologie, médiation, patrimoine, UQAM
Wilguens Régis, doctorant en ethnologie et patrimoine, Université Laval
Iris Richer, doctorante en droit international, Université Laval
Pierre Michelot Jean Claude, doctorat en communication publique, Université Laval
Stefan Santiago, candidat à la maîtrise en musicologie, Université Laval

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