* Veuillez prendre note que le colloque est reporté à une date ultérieure en raison de la fermeture de l’Université Laval jusqu’au 30 mars 2020 (par mesure de prévention de la COVID-19). Restez à l’affût sur notre page Facebook pour suivre les développements. Merci de votre compréhension.
THÉMATIQUE GÉNÉRALE : PATRIMOINE ET ENJEUX DU FUTUR
Ce 5ème colloque étudiant de l’IPAC se veut un moment de réflexion sur les enjeux du patrimoine dans une perspective d’avenir, notamment eu égard aux changements politiques, économiques, socioculturels et environnementaux qui sont en train de façonner le monde. Les participants amèneront chacun dans leur domaine un regard et un questionnement sur les craintes et les espoirs des acteurs du patrimoine (chercheurs, intervenants, détenteurs). Ils contribueront par leurs propositions à une plus grande valorisation de la recherche dans ce domaine. Car jamais le besoin d’anticiper l’évolution des processus de patrimonialisation n’a été aussi nécessaire, tant sur le plan conceptuel que pragmatique. Aujourd’hui, un changement de paradigme est inévitable en ce qui a trait au patrimoine parce que les habitudes de nos contemporains bougent et parfois, mutent résolument par rapport aux coutumes et aux traditions. Les référents et les moyens de mise à disposition des trésors patrimoniaux ne sont plus les mêmes. Ces changements ont donc un impact évident sur les méthodes de protection du patrimoine. En effet, comment peut-on opérer une réappropriation de la dynamique technologique actuelle au profit d’un patrimoine qui ratisse large dans les monuments, les œuvres d’art, les pratiques sociales ? Faut-il s’inquiéter de l’avenir du patrimoine s’il ne pouvait pas s’adapter à cette évolution fulgurante ? Autrement dit, doit-on penser que le patrimoine bat de l’aile ou à l’inverse, qu’il peut amener des perspectives innovantes à la dynamique technologique contemporaine ?
Ce colloque explore comment les jeunes chercheurs du patrimoine incorporent les nouveaux outils de recherche et savoir-faire à leurs champs d’analyse, et ce, sous trois axes de recherches différents. D’abord, il sera question des défis majeurs et inévitables liés à la crise environnementale avec lesquels doivent composer les intervenants, acteurs et chercheurs du patrimoine (Axe 1). D’autre part, dans un contexte où de nouveaux débats redéfinissent la portée démocratique et inclusive du patrimoine, comment celui-ci agit-il réellement comme moteur de mobilisations sociales (Axe 2) ? Enfin, comment doit-on envisager les transformations et même la réinvention de la pratique patrimoniale confrontée aux nouvelles technologies, aux enjeux économiques ou de gouvernance qui président à son évolution (Axe 3) ?
Toutes ces questions visent à donner un pronostic sur les problématiques futures du patrimoine comme enjeu de société.
AXE 1 – PATRIMOINE ET CRISE CLIMATIQUE
Largement étudiés par la communauté scientifique internationale, les enjeux entourant la crise climatique mobilisent de plus en plus les acteurs et théoriciens du patrimoine. Souvent envisagé sous l’angle de la réaction adaptative de l’humanité à l’égard de son environnement, le patrimoine culturel est, de fait, inextricablement lié aux préoccupations relatives à la crise écologique actuelle. Son champ d’action relève d’autant plus de stratégies de développement durable, compte tenu des impératifs de préservation et de transmission de biens et de valeurs associés à la fois à la résilience, mais aussi à l’interdépendance de l’humain face à son environnement. Par exemple, les savoirs traditionnels, notamment liés aux modes d’alimentation, aux cycles des saisons et à l’utilisation des plantes médicinales sont de plus en plus étudiés au prisme de leur contribution à la lutte contre les changements climatiques. Dans un même ordre d’idées, les politiques de patrimonialisation d’espaces et de territoires naturels permettent la protection de la biodiversité et des écosystèmes servant de refuges aux espèces animales et végétales vulnérables. Véritable observatoire de l’évolution du vivant dans une myriade de conditions terrestres et maritimes, les sites patrimoniaux favorisent l’approfondissement des connaissances scientifiques et conséquemment, l’adoption d’outils destinés à relever le « plus grand défi environnemental et social de notre époque » (Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, n.d).
Ce nonobstant, si le patrimoine constitue une sorte de panacée pour contrer les changements climatiques, il demeure incessamment confronté aux menaces écologiques actuelles et anticipées. Il n’y a qu’à penser, par exemple, à l’augmentation du niveau de la mer qui menace tant d’îles comme Rennell Est, dans l’archipel des îles Salomon, inscrite depuis 2013 sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO. Ainsi, dans un contexte où des modifications radicales de température sont annoncées, tout comme la multiplication des catastrophes météorologiques, comment envisager la future protection et la gestion de ces richesses patrimoniales naturelles, matérielles et immatérielles ? Quels rôles doivent jouer les scientifiques, les porteurs de mémoire, les institutions patrimoniales, les musées, les gouvernements et les ONG face à cet enjeu ?
AXE 2 – PATRIMOINE ET MOBILISATIONS
Si le patrimoine est accessible partout sous de nombreuses formes, il n’en reste pas moins inadapté aux enjeux de la mobilité, de l’inclusion sociale et de la diversité. Qu’il s’agisse du lieu touristique, de la ville classée, du musée local, du site historique classé ou à l’abandon, ou du savoir-faire traditionnel, le patrimoine est assujetti aux conjonctures politiques, socio-économiques et environnementales actuelles qui le mettent parfois en péril. Les débats qui ont émergé au cours des dix dernières années redéfinissent également le patrimoine : dans un monde global, connecté et hyper visuel, celui-ci doit s’inscrire dans un mouvement démocratique accueillant et intelligible, par et pour tous. Il est également nécessaire d’établir un dialogue avec des communautés et publics toujours plus nombreux, diversifiés, mais aussi en mouvement. Désormais acteurs plutôt que récepteurs passifs, ces publics semblent être avides de participation et d’interaction. Publics qui par ailleurs sont demandeurs de vulgarisation des connaissances, de nouvelles technologies et d’expériences pertinentes.
La culture héritée du passé qu’elle soit matérielle ou intangible est soumise à de nombreux défis et transformations. Demain, nos sept merveilles du monde seront-elles toujours ouvertes à tout·e·s ? Quels sont les impacts des migrations humaines et matérielles sur le patrimoine ? Les diverses politiques données par les institutions régionales, nationales et internationales sont-elles encore pertinentes alors que de nouvelles voix émergent et contestent ces formes de gouvernance ? Comment sera-t-il possible de collecter, sauvegarder, diffuser et interagir avec le patrimoine dans les années à venir, en prenant en compte les problématiques de gouvernance, de restitution, de numérisation et de démocratisation ?
AXE 3 – PATRIMOINE RÉINVENTÉ
Les acteurs du milieu patrimonial doivent faire preuve de créativité et mettre de l’avant des stratégies innovantes pour parvenir à relever les défis inhérents à la sauvegarde et à la mise en valeur du patrimoine. Ils se retrouvent confrontés au besoin d’actualiser le patrimoine, voire de le réinventer, pour susciter l’intérêt des citoyens garants de la préservation de cet héritage. Une réflexion s’impose cependant : réinventer le patrimoine, est-ce l’ancrer dans notre présent ou le priver de son authenticité ? D’une part, accepter que le patrimoine doive s’adapter aux réalités de notre siècle peut contribuer à s’assurer qu’il perdure. D’autre part, la frontière entre réinventer et dénaturer peut sembler mince, d’où l’inquiétude de voir l’essence d’une pratique, d’un monument ou d’un objet sombrer dans l’oubli. Par exemple, on peut penser que la conversion des églises permet de sauvegarder notre patrimoine religieux, mais certains pourraient affirmer qu’en réinventant ainsi les églises, on perd l’esprit des lieux, ou que le patrimoine bâti est conservé au détriment d’autres patrimoines. Citons notamment l’église Saint-Esprit, située dans le quartier du Vieux-Limoilou et convertie en l’École de cirque de Québec en 2003. Cette situation délicate concerne également le patrimoine immatériel, tel que les arts épiques. Nous pouvons conserver des contes issus de la tradition orale en les enregistrant et en les archivant, mais quelle est leur valeur s’ils ne sont plus transmis de génération en génération? Trouver le juste équilibre est certainement complexe.
Depuis quelques décennies, le développement exponentiel des technologies numériques semble offrir d’intéressantes pistes de solution. Les possibilités en matière de conservation, de mise en valeur et de diffusion se multiplient. La place croissante qu’occupe le numérique dans le champ des sciences historiques nous oblige ainsi à renouveler le regard que l’on porte sur le patrimoine. La quantité d’événements, de colloques et de séminaires ayant pour thème le patrimoine et les nouvelles technologies en est la preuve. La réflexion sur le patrimoine et le numérique doit autant couvrir l’utilisation du 3D pour créer des reconstitutions de bâtiments historiques, le recours aux réseaux sociaux pour diffuser des éléments du patrimoine, que la notion même de patrimoine numérique. Qu’est-ce que le patrimoine numérique? Comment utiliser les nouvelles technologies au service du patrimoine ? Est-ce que le recours au numérique est suffisant pour considérer que l’on réinvente le patrimoine, qu’on l’ancre dans le présent ? Quels sont les limites et les enjeux de l’usage du numérique dans le domaine patrimonial ? Les technologies numériques offrent l’opportunité de repenser le patrimoine sous toutes ses facettes ; il appartient aux acteurs du milieu d’en faire un usage judicieux.
NOUVEAUTÉS
Pour souligner le 20e anniversaire de l’IPAC, deux nouveautés s’ajoutent à la formule scientifique du colloque :
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Le comité organisateur du 5e colloque étudiant de l’IPAC lance un appel à performances dans l’optique d’encourager la relève artistique et de souligner l’apport de ces pratiques culturelles immatérielles à la richesse patrimoniale locale. Ces performances auront lieu dans le but de démontrer l’interrelation entre les savoir-faire artistiques et les communications scientifiques du colloque particulièrement dans le cadre de la thématique qui nous intéresse ici, c’est-à-dire sur le patrimoine et les enjeux qui façonneront son avenir.
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Le comité étudiant du colloque s’engage dans une démarche de reconnaissance événementielle en obtenant la « Certification événement écoresponsable » de l’Université Laval, dans le but d’éviter l’utilisation de matériels en plastique ou le gaspillage alimentaire.
FORMAT DU COLLOQUE
Les présentations du colloque étudiant de l’IPAC se dérouleront lors d’une journée complète, le jeudi 26 mars 2020. Les conférences sont d’une durée de 20 minutes. Les supports visuels (PowerPoint, Prezi, etc.) sont encouragés. Les prestations clôtureront le colloque dès 17h jusqu’à 19h. Celles-ci seront d’une durée de 10 à 30 minutes selon la nature de la performance artistique.
MODALITÉS DE REMISE DES PROPOSITIONS
Veuillez remplir le FORMULAIRE DE CANDIDATURE (COMMUNICATIONS) et/ou le FORMULAIRE DE CANDIDATURE (PERFORMANCES) et le faire parvenir à l’adresse ipac@ipac.ulaval.ca au plus tard le 17 février 2020. Une réponse vous sera communiquée dans les meilleurs délais. Les propositions reçues sous d’autres formats seront immédiatement retournées pour correction.
Nous encourageons l’envoi de propositions de communications portant sur une étude de terrain spécifique ou une communauté patrimoniale en particulier. Les communications en anglais sont les bienvenues. En ce qui a trait aux performances, la diversité et la multiplicité des démarches artistiques (chants, peinture, arts épiques, danse, musique, etc.) sont encouragées.
FRAIS DE DÉPLACEMENT ET DÉPENSES
Le colloque étudiant de l’IPAC a pour mandat de favoriser la communication et les échanges entre les étudiants dont les sujets de recherche portent sur toutes les formes du patrimoine, tant matérielles qu’immatérielles. Il est donc important pour nous de donner la chance aux étudiants de tous les cycles de participer au colloque. Comme il s’agit d’une initiative étudiante, nous ne pourrons pas rembourser les frais de déplacement de nos participant(e)s. Si vous demeurez à l’extérieur de la ville de Québec, vous devez être en mesure de vous déplacer à l’Université Laval (Québec, Canada) afin de présenter votre recherche. Pour les participant(e)s qui résident à Montréal, nous serons heureux d’organiser un covoiturage si le besoin se manifeste.
Nous nous engageons à fournir un repas « boîte à lunch » à toutes les conférencières et tous les conférenciers du colloque. Du café et des viennoiseries seront également offerts. L’inscription au colloque en tant que participant(e) et auditeur(trice) est gratuite.
VOTRE COMITÉ ORGANISATEUR
Essouma Long, Doctorat en littératures et arts de la scène et de l’écran , Université Laval
Hélène Bernardot, Maîtrise en ethnologie et patrimoine, Université Laval
Andréanne Vailles, Maîtrise en ethnologie et patrimoine, Université Laval
Laura Charette, Baccalauréat en sciences historiques et études patrimoniales, Université Laval
Pour toute information supplémentaire, veuillez nous envoyer un message à : ipac@ipac.ulaval.ca
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