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Présentation de la thématique générale
Le 3e colloque étudiant de l’IPAC propose de réfléchir au patrimoine sous ses aspects sociaux et identitaires. Il invite à se pencher sur les perceptions, les interprétations, les actions et les revendications patrimoniales de la société civile. Si le patrimoine et les processus de sa désignation ont longtemps été l’apanage d’experts, on assiste aujourd’hui à un changement de paradigme. De fait, des citoyens et des associations se posent de plus en plus aux côtés des spécialistes, voire en opposition à ceux-ci, afin de désigner et de défendre leur patrimoine. À cet effet, ils recourent à un ensemble de critères différents et à des processus variés pour y arriver. Comment et pourquoi les citoyens s’engagent-ils dans des processus de négociation, de réappropriation ou de résilience autour du patrimoine ?
Non plus associé exclusivement aux monuments et aux œuvres d’art, on se représente davantage le patrimoine comme étant composé de quartiers historiques, de pratiques sociales, de bâtiments industriels, d’objets de la vie quotidienne, de paysages urbains ou naturels, de chants et de danses, de produits de terroirs, de savoir-faire, etc. À cet égard, comment le patrimoine œuvre-t-il comme levier identitaire, générateur de fierté et de progrès économique local ?
Le thème du colloque amène à se demander comment ces différents enjeux sociaux participent à démocratiser le patrimoine et ses processus de désignation, de manière à intégrer de nouvelles formes du patrimoine, de nouvelles relations entre experts et citoyens, et de nouvelles approches patrimoniales. L’action citoyenne a-t-elle la capacité de sortir le patrimoine de son « complexe », voire de ses complexités, pour le rendre plus accessible ? Quelles places ont les professionnels et les universitaires dans ce changement de perceptions du patrimoine ? Ces trois angles – formes, acteurs et approches – seront abordés à travers des thématiques qui mettent l’accent sur des aspects plus spécifiques au patrimoine : (1) Nouvelles approches, nouveaux objets; (2) Patrimoine et résilience; (3) Mondialisation et patrimoine de l’humanité.
Axe 1 : Nouvelles approches, nouveaux objets
Depuis l’adoption de la Convention de l’Unesco sur le patrimoine immatériel (2003) et la Loi sur le patrimoine culturel du Québec (2011), on assiste à un regain d’intérêt des chercheurs et des citoyens à propos de catégories de patrimoines autrefois ignorées, sinon négligées. Pensons aux patrimoines alimentaire, industriel, moderne ou encore à la réactualisation de savoir-faire artisanaux dans des pratiques contemporaines. Des approches participatives inédites, multidisciplinaires, innovantes et inclusives s’ajoutent à ce vent de renouveau. Des acteurs patrimoniaux, dorénavant plus impliqués et variés, deviennent des porte-étendards d’une patrimonialisation de plus en plus décomplexée. De quelles manières ces approches originales permettent-elles à des pratiques patrimoniales déjà connues de trouver un sens nouveau ? Comment un « nouveau » patrimoine en construction s’impose-t-il aux côtés d’autres patrimoines dont le maintien n’est plus à remettre en question ? Quels sont les apports des acteurs d’aujourd’hui dans les processus de patrimonialisation en cours ?
Axe 2 : Patrimoine et résilience
Patrimoine et résilience sont à première vue deux notions quelque peu éloignées. L’un réfère à un bien matériel ou immatériel préservé dans le temps, tandis que l’autre est un processus visant notamment la réappropriation d’un bien ou encore la limitation des effets de son altération dans le temps. À l’apparente stabilité historique des divers patrimoines s’oppose à des perturbations majeures qui amènent des communautés à chercher un nouvel équilibre pour vivre et se développer malgré des chocs puissants. La juxtaposition de ces deux termes est une invitation à se questionner sur la fragilité du patrimoine. Par exemple, comment doit-on aborder la question de la reconstruction d’ensembles patrimoniaux détruits ? De manière plus large, les aptitudes des communautés à s’adapter aux changements d’ordre local ou global doivent aussi être étudiées. Comment est-il possible pour un groupe de se réapproprier un patrimoine devenu le sujet d’un intérêt international ? De quelles manières peut-on ou devrait-on impliquer les populations dans l’élaboration du patrimoine ? Enfin, comment sensibiliser une population face à la valeur de leur patrimoine ?
Axe 3 : Mondialisation et patrimoine de l’humanité
Des Sept Merveilles du monde antique jusqu’à la conception la plus contemporaine de son expression, le patrimoine de l’humanité demeure aujourd’hui un sujet de débat. Si les guerres mondiales ont mis en exergue la nécessité de le sauvegarder comme un héritage d’une valeur universelle exceptionnelle, la mondialisation en cours et la remise en question des valeurs sociétales qu’elle induit présentent de nouveaux défis pour la préservation du patrimoine. Les flux migratoires et le tourisme de masse, de même que l’émergence d’une sensibilité à l’égard du patrimoine immatériel, ramènent à l’avant-plan la notion holistique du patrimoine. À travers ce prisme mondialisant, quels sont les dangers qui guettent la préservation de la diversité patrimoniale et culturelle dans un monde qui s’homogénéise ? Comment le patrimoine mondial peut-il être un vecteur de mise en valeur des identités locales ? Quels sont les avantages d’une reconnaissance universelle à une époque où les patrimoines locaux et régionaux sont fragilisés par la mondialisation ?
Format du Colloque
Les présentations du colloque étudiant de l’IPAC se dérouleront lors d’une journée complète, le jeudi 29 mars 2018. Les conférences sont d’une durée de 20 minutes. Les supports visuels (PowerPoint, Prezi, etc.) sont encouragés.
Modalités de remise des propositions de communications
Veuillez remplir le formulaire de proposition et le faire parvenir à l’adresse ipaculaval@gmail.com au plus tard le 28 février 2018. Vous devez identifier l’axe thématique qui correspond le mieux au thème de votre proposition. Une réponse vous sera communiquée dans les meilleurs délais.Les propositions de communication reçues sous d’autres formats seront immédiatement retournées pour correction.
Nous encourageons l’envoi de propositions portant sur une étude de terrain spécifique ou une communauté en particulier.
Les communications peuvent être prononcées en français ou en anglais.
Frais de déplacement et dépenses
Le colloque étudiant de l’IPAC a pour mandat de favoriser la communication et les échanges entre les étudiants dont les sujets de recherche portent sur toutes les formes du patrimoine culturel, tant matériel qu’immatériel. Il est donc important pour nous de donner la chance aux étudiants de tous les cycles de participer au colloque.
Comme il s’agit d’une initiative étudiante, nous ne pourrons pas rembourser les frais de déplacement de nos participant(e)s. Si vous demeurez à l’extérieur de la ville de Québec, vous devez être en mesure de vous déplacer à l’Université Laval (Québec, Canada) afin de présenter votre recherche.
Pour les participant(e)s qui résident à Montréal, nous serons heureux d’organiser un covoiturage si le besoin se manifeste.
Nous nous engageons à fournir un repas « boîte à lunch » à toutes les conférencières et tous les conférenciers du colloque. Du café et des viennoiseries seront également offerts.
L’inscription au colloque en tant que participant(e) et auditeur(trice) est gratuite.
Pour toute information supplémentaire, veuillez communiquer avec Catherine Charron, catherine.charron.4@ulaval.ca.
Conférence d’ouverture de Denis Boucher
Dans le cadre de notre colloque, qui se tiendra toute la journée du 29 mars 2018 à l’Université Laval, nous avons la chance de recevoir M. Denis Boucher qui donnera une conférence d’ouverture intitulée « Le patrimoine décomplexé. Éclatement ou arrimages ? ».
Quelques mots sur Denis Boucher
Informations pratiques
Votre comité organisateur
Catherine Charron (coordinatrice ), candidate à la maîtrise en ethnologie et patrimoine (UL), catherine.charron.4@ulaval.ca
Pascal Fortier, doctorant en archéologie (UL), pascal.fortier.2@ulaval.ca
Roxanne Gaudreault, finissante au bacc. en histoire (UL), roxanne.gaudreault.2@ulaval.ca
Marco Romagnoli, doctorant en ethnologie et patrimoine (UL), marco.romagnoli.1@ulaval.ca
Notes
[1] L’idée de « patrimoine décomplexé » a été développée par Denis Boucher, du Conseil du Patrimoine Culturel du Québec, lors d’une conférence qu’il a prononcée au Sommet national du patrimoine bâti du Québec, le 1er novembre 2017. On peut également lire ces propos dans un article du Devoir. Lien vers l’article >